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Ambroise seul s’était montré.

CHAPITRE IV

La visite du médecin.

C’était à peine si l’on s’était aperçu à la Sapinière de la disparition d’Ambroise ; on ne s’en serait même pas aperçu du tout, tant la dispute était vive, s’il n’avait pas laissé entre-baillée la porte de la cour, par où il s’était glissé dehors. Toutes les bêtes affamées qui criaient après leur grain, voyant cette porte s’entr’ouvrir, étaient accourues au-devant de la mère Tarnaud, qui, d’après leur intelligence de volatiles, ne pouvait manquer d’y apparaître, puisant à pleines mains le blé noir dans son tablier. Et comme, au lieu de la mère Tarnaud, Ambroise seul s’était montré, et qu’il avait traversé la cour et enjambé l’échalier pour rattraper la grande route sans faire la moindre attention aux habitants de la basse-cour, ceux-ci, déçus dans leur attente, s’étaient rapprochés avec impatience de la porte, où les plus hardis avaient hasardé quelques coups de bec. Même Jarguet, un petit coq blanc, le favori de la Tarnaude, s’était insinué par la porte entr’ouverte avec