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« C’est bien la peine de dépenser son vin. »

CHAPITRE XXXI

Voilà le facteur !

« Femme, voilà le facteur ! cria Julien Tarnaud.

— Est-ce une lettre de Louis ? demanda la Tarnaude en arrivant bien vite du fond de la cour où elle donnait la pâtée à ses gorets. — Il faut dire que Louis était prisonnier en Allemagne.

— Non… c’est de l’armée de la Loire, à ce que dit le facteur. La lettre vient du Mans. Donne un verre à ce brave homme, qu’il trinque avec nous à la santé de nos enfants.

— C’est bien la peine de dépenser son vin pour une lettre de cet écervelé d’Ambroise, » marmotta la Tarnaude en apportant le verre demandé.

Julien tournait et retournait la lettre.

« Elle est épaisse, dit-il, il y en a long dedans. Je m’en vais à Chaillé voir si Mlle Brandy a le temps de me la lire, ou le docteur, ou Mlle Anne. Je suis pressé de savoir s’il n’a pas de mal.