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Elle lui servit de cicérone.

CHAPITRE XXI

Mlle Sylvanie noue une nouvelle relation qui doit avoir une grande influence sur sa destinée.

Mlle Sylvanie était retournée au couvent, mais Mlle Sylvanie s’ennuyait. Elle approchait de quinze ans ; elle était grande et se trouvait fort jolie ; elle avait beaucoup minaudé chez sa cousine de Nieuil-le-Dolent, et elle avait jugé que la danse, la toilette et la coquetterie étaient décidément plus amusantes que la science, et même que le plaisir d’écraser les ignorants sous l’avalanche de ses connaissances. Elle était donc rentrée au couvent avec un grand dédain pour toutes ses compagnes, parmi lesquelles elle se trouvait incomprise ; et elle ne se mêlait à leurs conversations que pour y laisser tomber ces deux mots : Pauvre innocente ! prononcés en relevant un peu la lèvre de côté, avec un mouvement de tête souverainement méprisant.

Elle vécut donc dans un isolement superbe pendant près d’un mois. Au bout de ce temps, un matin, il se produisit dans la maison un mouvement inaccoutumé : on chuchotait dans tous les coins :