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Elle arriva près de lui tout essoufflée.

CHAPITRE XX

Où chacun suit sa route

L’été se passa vite pour les quatre petits amis. Je voudrais bien pouvoir dire qu’Emmanuel eut tous les prix de sa classe, qu’Ambroise devint un grand artiste, Anne et Véronique des femmes savantes, et que M. Plisson se consola de la perte de sa femme ; mais les choses ne vont pas si vite en ce monde. Emmanuel n’eut point de prix : on ne répare pas en six mois des années de paresse et d’ignorance ; mais il comprit que le travail, si ennuyeux qu’il puisse être, est encore moins ennuyeux que les punitions. Il apprit donc ses leçons et fit ses devoirs ; il les fit d’abord très-mal, puis un peu moins mal, puis d’une façon passable, eut droit à ses récréations et à ses sorties, et se fit un ami de M. Bardio, qui lui savait gré de s’être battu pour Ambroise, et qui le fit souvent sortir. Il voyait chez lui le petit violoneux, qui travaillait son instrument avec passion, et, de plus en plus ambitieux de science, acca-