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On l’avait trouvé couché en travers de la route.
LE
VIOLONEUX DE LA SAPINIÈRE

CHAPITRE PREMIER

Où l’on voit le danger de boire quand on a une longue route à faire la nuit.

Les gens qui seraient passés ce matin-là devant la maison de Julien Tarnaud, le ménétrier de la Sapinière, auraient certainement été étonnés du tapage qui s’y faisait, et peut-être se seraient-ils arrêtés pour écouter à la porte. Après quoi, comme le paysan vendéen, s’il aime à connaître les affaires de son voisin, n’est pas du tout curieux de s’en mêler, ils auraient continué leur route en se disant : « Seigneur ! qu’est-ce que la Tarnaude peut donc avoir ce matin pour crier si fort ? »

Ce n’est pas qu’il fût hors des habitudes de la Tarnaude de crier fort ; mais ce jour-là elle criait encore plus fort que de coutume, et