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l’œuvre d’une seule et même personne. En instruisant son époux de ceci, Rosamond n’oublia pas de lui expliquer que, la veille, le courage et la force lui avaient manqué pour achever la lecture de la lettre fatale. Elle ajouta que le post-scriptum dont elle n’avait pas alors pu prendre connaissance était d’une importance réelle, en ce qu’il faisait connaître en quelles circonstances le Secret avait été celé. Elle lui demanda donc de vouloir bien l’écouter, tandis qu’elle lui en lirait, sans plus tarder, le contenu.

Assise à ses côtés, et se pressant tout contre lui, comme aux plus beaux jours de leur lune de miel, elle lui donna lecture de ces dernières lignes… les mêmes que sa mère avait écrites, seize années auparavant, le matin où elle quittait Porthgenna-Tower :

« Si jamais ce papier venait à être découvert (et je prie Dieu, de tout mon cœur, qu’il ne le soit point), je veux bien établir que j’ai pris la résolution de le cacher, parce que je n’ose montrer ce qu’il renferme à mon maître, dont il porte l’adresse. En agissant ainsi que je le fais maintenant, bien que ma conduite ne soit certainement pas celle que me dictaient les derniers ordres de ma maîtresse, je ne viole pas l’engagement solennel que, sur son lit de mort, elle m’a forcée de prendre. Cet engagement m’oblige de ne pas anéantir sa lettre, et de ne la pas emporter avec moi, si je viens à quitter la maison. Je ne fais ni l’un ni l’autre. Mon but est de la cacher dans celui de tous les endroits où il y a le moins de chances que jamais elle soit découverte. Tout inconvénient, tout malheur qui pourra être la conséquence de cette fraude que je commets, retombera sur moi, et sur moi seule. Les autres, c’est ma conviction consciencieuse, devront au contraire leur bonheur à l’ignorance du terrible Secret que renferme cette lettre. »

« Il n’en faut pas douter maintenant, dit Léonard, quand sa femme eut achevé de lire, mistress Jazeph, Sarah Leeson, et la femme de chambre qui disparut jadis si soudainement de Porthgenna-Tower, ne sont qu’une seule et même personne.

— Pauvre créature !… dit Rosamond, soupirant profondément tandis qu’elle posait la lettre… Nous savons à présent pourquoi elle me recommandait avec tant d’ardeur, tant d’inquiétude, de ne pas mettre le pied dans la chambre aux Myr-