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d’attendre encore un peu avant de sonner à cette porte ? Nous nous promènerons, d’ici à quelques minutes, le long de ce mur, où il n’est pas probable que personne nous aperçoive… Il me faut le temps de me préparer à l’épreuve que je vais traverser… Puis, dans le cas où le domestique ferait des difficultés pour nous admettre… je parle de ces difficultés impossibles à prévoir d’avance… ne serait-il pas à propos de préparer quelque chose à lui dire ?… Peut-être qu’en y songeant bien…

— Inutile, inutile ! interrompit l’oncle Joseph. Je n’ai que deux mots à dire au domestique, et… cric, crac !… vous verrez que nous entrerons… Maintenant, je me promènerai avec vous tant que vous voudrez… De ce que j’ai trouvé mon affaire en une minute, ce n’est pas une raison pour qu’en une minute aussi vous ayez trouvé la vôtre… Non, certes, ce n’est pas une raison. »

Ces mots dits avec un air protecteur et un sourire de satisfaction intérieure qui, dans des circonstances moins critiques, eussent été d’un comique achevé, le vieillard offrit le bras à sa nièce, et la ramena sur le terrain vague où projetait son ombre la muraille orientale de Porthgenna-Tower.

Pendant que Sarah, toujours hésitant, attendait ainsi à l’extérieur des murs, il arrivait, curieuse coïncidence ! qu’une autre personne, investie de l’autorité domestique la plus étendue, attendait aussi à l’intérieur, plongée dans des hésitations analogues. Cette personne n’était autre que la femme de charge de Porthgenna-Tower ; et la cause de sa perplexité n’était rien moins que la lettre à elle remise, le matin même de ce jour mémorable, par le facteur de la poste.

Cette lettre, venant de mistress Frankland, avait été écrite à l’issue d’une longue conférence entre elle, son mari et M. Orridge, après que ce dernier eut apporté, sur le compte de mistress Jazeph, les derniers renseignements qu’il eût pu se procurer.

La femme de charge avait relu deux ou trois fois, d’un bout à l’autre, ce précieux document, et chaque lecture la laissait plus intriguée, plus stupéfaite. Elle attendait maintenant le retour de l’intendant, M. Munder, appelé au dehors par quelques travaux à surveiller, et voulait avoir son avis sur la singulière communication qu’elle recevait de leur commune maîtresse.

Sarah et son oncle se promenaient encore de long en large à l’extérieur du mur de l’est, lorsque M. Munder entra chez