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niste ; si nous parvenons à le convaincre, notre succès sera hors de toute discussion.

M. Blake a écrit également au sergent Cuff, et j’ai envoyé un mot à miss Verinder. Avec la réunion de ces trois personnes et la présence de Betteredge qui fait autorité dans la famille, nous aurons assez de témoins pour les besoins de notre cause, sans compter Mrs Merridew, si elle persiste à s’offrir en sacrifice à l’opinion publique.

23 juin. — L’opium m’a fait subir ses conséquences ; mais, coûte que coûte, il me faut continuer ainsi maintenant jusqu’au lendemain de l’épreuve. M. Blake est moins bien ce matin ; il m’avoue avoir ouvert son tiroir qui renferme ses cigares et ne l’avoir refermé qu’au prix d’un violent effort ; de crainte de succomber à une nouvelle tentation, il a jeté la clé par la fenêtre. Le garçon de l’hôtel la lui a rapportée le matin ; il venait de la trouver dans un réservoir vide ! Puisque la fatalité s’en mêle, je m’empare de la clé et je vais la garder jusqu’à mardi prochain.

24 juin. — M. Blake et moi avons ressenti tous deux l’influence bienfaisante d’une longue promenade en voiture découverte. J’ai dîné à l’hôtel avec lui. Comme je l’avais trouvé fort surexcité le matin, ç’a été une grande satisfaction pour moi de le voir après son repas dormir d’un profond sommeil pendant deux heures sur le sofa. S’il passe une dernière mauvaise nuit, je n’en redoute plus les conséquences.

Lundi 25 juin. — Nous voici au jour décisif. Il est cinq heures du soir. Nous arrivons à la maison. Le point essentiel est celui de la santé de M. Blake.

Autant que j’en puis juger, il est physiquement tout aussi accessible à l’effet de l’opium aujourd’hui qu’il l’était l’année dernière. Il éprouve cette après-midi l’agacement nerveux qui est voisin d’une attaque de nerfs. Il change de couleur à tout instant, sa main tremble ; il tressaille au moindre bruit ou à l’entrée soudaine de quelqu’un. Tous ces résultats sont la suite du manque de sommeil, lequel, à son tour, a pour cause l’action produite sur les nerfs par la cessation brusque de l’habitude de fumer, alors que cette habitude était devenue un impérieux besoin. Nous voyons donc à l’œuvre les mêmes causes qui ont agi l’année dernière ; espérons que les mêmes conséquences s’ensuivront. Le parallèle se maintiendra-t-il