« Nommez les parties de la maison que vous entendez remeubler, monsieur Jennings.
— Premièrement, le hall conduisant à l’escalier principal. »
« Premièrement, le hall, » a écrit Betteredge.
« Impossible, monsieur, pour commencer, de remettre cette partie de la maison dans le même état où elle était l’année dernière.
— Et pourquoi cela ?
— Parce qu’il s’y trouvait une tenture rembourrée ; lorsque la maison a été fermée, on ôta la tenture, et celle-ci, qui était déjà mûre, craqua.
— Nous excepterons alors la tenture. »
Betteredge note l’exception :
« Remeubler le hall ; en excepter une tenture usée. »
« Veuillez continuer, monsieur Jennings.
— Remettre le tapis sur l’escalier comme précédemment.
— Je regrette de vous désappointer de nouveau, monsieur ; mais cela ne se peut.
— Pourquoi ?
— Parce que l’homme qui a posé ce tapis est mort et qu’il n’existe pas en Angleterre un autre ouvrier capable comme lui de joindre un raccord de tapis.
— Très-bien ; nous essayerons alors d’un autre tapissier approchant le plus possible du talent du défunt. »
Ici autre note de Betteredge, autres instructions de ma part :
« Le boudoir de miss Verinder à réarranger absolument comme il était disposé l’année dernière ; de même le corridor, conduisant de ce petit salon au premier palier ; également le second corridor, allant du second palier aux chambres à coucher ; idem la chambre à coucher occupée par M. Blake l’année dernière. »
Le crayon de Betteredge suivait consciencieusement.
« Allez, monsieur, disait-il avec une gravité sardonique ; il reste encore de quoi écrire beaucoup de choses avec cette pointe émoussée. »
Je lui ai répondu que je n’avais plus rien à indiquer.
« En ce cas, monsieur, m’a dit Betteredge, j’ai pour mon compte une ou deux observations à vous soumettre. »