les papiers et je les examinai dans l’ordre où ils m’avaient été remis par Jennings. Sur le dessus se trouvait la feuille la moins couverte d’écriture ; c’était le compte-rendu des mots sans suite et des phrases incomplètes que M. Candy avait proférés dans le délire :
« … M. Franklin Blake… et agréable… lui rabattre le caquet… médecine… avoue… dormir la nuit… lui dis… pas en bon état… médecine… il me répond… et tâtonner dans l’obscurité est exactement la même chose… à table devant toute la société… Je lui réponds : « … le sommeil… que vous cherchez à tâtons… rien que la médecine… » Il dit : « … conduire un autre aveugle… sais ce que cela signifie. » … spirituel… une nuit de sommeil malgré lui… a besoin de sommeil… la pharmacie de lady Verinder… vingt-cinq gouttes… sans qu’il s’en doute… demain matin. « Eh bien, monsieur Blake… médecine aujourd’hui… jamais sans elle. » … — … dérouté, monsieur Candy… « excellente… sans elle. » … l’accabler alors… vérité : « … Quelque chose, outre… parfaite… une dose de laudanum, monsieur… lit… que… médecine maintenant… »
Ici finissait la première des deux feuilles de notes. Je la tendis à Ezra Jennings :
« C’est là ce que vous entendîtes en le veillant ?
— C’est à la lettre ce que j’entendis, me répondit-il ; seulement je me suis abstenu de transcrire ici les répétitions qui figuraient dans mes notes sténographiques. Quelques-unes de ces phrases furent redites une douzaine de fois, d’autres plus de cinquante fois, selon l’importance qu’il attachait à l’idée qu’il voulait rendre. En un sens, ces répétitions me furent utiles pour arriver à former de ces fragments un tout intelligible. Ne croyez pas, fit-il en désignant la seconde feuille de papier, que j’aie la prétention d’avoir reproduit absolument les mêmes expressions dont M. Candy se serait servi s’il avait eu sa raison : Je me suis borné à retrouver la succession logique des idées à travers l’incohérence du langage ; vous allez en juger vous-même. »
Je repris la seconde feuille de papier que je savais maintenant contenir la clé de la première.
Ce manuscrit reproduisait les divagations de M. Candy, à cela près que les intervalles laissés en blanc dans la pre-