vêtements. Mais il n’y avait pas moyen de raisonner avec elle ; les objections glissaient sur son esprit comme des gouttes de pluie sur un manteau imperméable ; la vérité est que ma fille a hérité de mon heureuse disposition à me mettre au-dessus du raisonnement ; toutefois il faut convenir qu’en cela elle m’a fort dépassé !
Le lendemain, qui était un dimanche, la voiture fermée revint de chez M. Ablewhite. Le cocher rapportait un message pour moi, et des ordres par écrit à remettre à la femme de chambre et à Pénélope.
Le message était pour me prévenir que milady emmenait miss Rachel à sa maison de Londres le lendemain lundi ; elle envoyait aux femmes la liste des effets nécessaires à emporter et l’heure à laquelle elles retrouveraient leurs maîtresses en ville ; plusieurs autres domestiques devaient suivre. Milady avait rencontré chez miss Rachel une telle répugnance à rentrer dans la maison après tout ce qui s’y était passé, qu’elle avait pris le parti d’aller directement de Frizinghall à Londres ; quant à moi, je devais rester à la campagne jusqu’à nouvel ordre, et m’occuper de divers travaux tant au dehors qu’à l’intérieur ; les domestiques restant avec moi se nourriraient eux de leur côté.
Tout cela ne me rappelait que trop ce que M. Franklin me disait de notre intérieur dispersé, et servit à ramener ma pensée vers lui ; plus j’y songeais, plus je me sentais inquiet de ses projets. Aussi finis-je par écrire au valet de chambre de son père, M. Jeffco, que j’avais connu autrefois, pour le prier de me faire savoir ce que M. Franklin comptait faire en arrivant à Londres.
La soirée du dimanche fut, s’il est possible, encore plus lourde à passer que celle du samedi. Nous la terminâmes de la façon louable dont des milliers de personnes l’achèvent dans nos Îles-Britanniques, c’est-à-dire que nous sanctifiâmes le jour du repos en nous endormant d’ennui sur nos chaises.
Comment le reste de la maison passa la journée du lundi, je n’en sais rien, mais je reçus pour mon compte une rude secousse. La première des prédictions du sergent se réalisa, et j’entendis parler des Yolland ce jour-là.
J’avais embarqué Pénélope et la femme de chambre avec