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Le récit est continué par Walter Hartright.


I


Quand j’achevai le dernier des feuillets écrits par le comte, la demi-heure pendant laquelle j’avais promis de rester à Forest-Road était écoulée depuis quelques minutes déjà. M. Rubelle regarda sa montre, et m’adressa un profond salut. Je me levai tout aussitôt, laissant cet agent en possession de la maison déserte. Jamais je ne l’ai revu, depuis lors ; jamais je n’ai entendu parler de lui, ni de sa femme. Pour venir ramper sur notre route, ils étaient sortis de ces obscurs sentiers qu’habitent la trahison et l’ignominie ; — ils y retournèrent en rampant, et s’y perdirent à jamais dans les ténèbres.

Un quart d’heure après avoir quitté Forest-Road, j’étais rentré à la maison.

Il ne me fallut pas beaucoup de paroles pour expliquer à Marian et à Laura l’issue de ma tentative désespérée, et quel événement prochain devait venir modifier nos trois existences. Je remis à une heure plus avancée du jour les détails que j’avais encore à leur donner, et je me hâtai de retourner à Saint-John’s-Wood, afin d’interroger la personne chez qui le comte Fosco avait loué la voiture de remise avec laquelle il était allé à la station pour chercher Laura.

L’adresse qu’il m’avait donnée me conduisit à un éta-