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Le récit est continué par Walter Hartright.


I


Ma première impulsion, après avoir lu l’étrange relation de mistress Catherick, fut d’anéantir un pareil document. La dépravation endurcie, éhontée, qui s’y révélait d’un bout à l’autre, — l’atroce perversité d’esprit avec laquelle on m’associait obstinément à un malheur dont je ne pouvais répondre sous aucun rapport, et à une mort que j’avais tenté d’empêcher au risque de ma vie, — m’inspirèrent un si profond dégoût que j’étais sur le point de déchirer la lettre en mille morceaux, lorsqu’une considération s’offrit à moi, qui me conseillait d’attendre un peu avant de détruire un aveu de cette importance.

Cette considération était complètement étrangère à sir Percival. Les renseignements qu’on m’avait communiqués confirmaient purement et simplement, par rapport à lui, les conclusions auxquelles j’étais déjà arrivé par moi-même.

Il avait commis son crime précisément comme je l’avais supposé, et en ne faisant aucune allusion au registre duplicata de Knowlesbury. Mistress Catherick corroborait ma conviction intérieure que l’existence de ce registre, et le danger qu’elle impliquait, avaient dû nécessairement rester inconnus à sir Percival. C’en était fait, pour moi, de tout intérêt dans la question du faux en