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m’adressai successivement me donnèrent quatre explications différentes sur ses plans et projets, au moment où il était parti de Knowlesbury.

J’avais encore quelques heures de reste, avant que le dernier train partît pour Londres, et, dans un cabriolet pris à la station de Knowlesbury, je revins à Blackwater-Park, me proposant de questionner le jardinier, ainsi que l’homme chargé de la « lodge ». S’ils se trouvaient, eux aussi, hors d’état de me renseigner, j’étais pour le moment au bout de mes ressources, et n’avais plus qu’à retourner en ville.

À un mille environ du parc, je renvoyai le cabriolet, et d’après les indications que je m’étais fait donner par le cocher, je marchai seul dans la direction du château.

Au moment où je débouchais sur la grande route en quittant le sentier, je vis un homme, ayant un sac de nuit à la main, et qui, d’un pas rapide, me précédait vers la « lodge ». Il était de petite taille ; ses vêtements noirs semblaient tant soit peu râpés, et il portait un chapeau à bords remarquablement larges. Autant qu’il était possible d’en juger, je crus discerner en lui quelque clerc de procureur, et je fis halte immédiatement pour laisser plus de distance entre lui et moi. Il ne m’avait pas entendu, et se perdit dans l’éloignement sans avoir regardé en arrière. Lorsque moi-même, quelque temps après, je franchis les portes de l’enclos, mes yeux le cherchèrent en vain ; — bien évidemment il était entré au château.

Il y avait deux femmes dans la « lodge ». L’une d’elles était âgée ; je reconnus de suite l’autre d’après la description que Marian m’avait faite d’elle, et je vis que j’avais affaire à Margaret Porcher.

Je demandai d’abord si sir Percival résidait pour le moment au château, et comme on me dit que non, je m’informai ensuite de l’époque à laquelle il l’avait quitté. Ni l’une ni l’autre des deux femmes ne trouva autre chose à répondre, si ce n’est qu’il était parti dans le courant de l’été. De Margaret Porcher, je ne pouvais rien tirer, si ce n’est des sourires hébétés qu’elle m’adressait