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Le récit est continué par Elisa Michelson, femme de charge
à Blackwater-Park.


I


On me requiert d’exposer simplement ce que je puis savoir de la marche suivie par la maladie de miss Halcombe, et des circonstances dans lesquelles lady Glyde quitta naguère Blackwater-Park pour se rendre à Londres.

La raison fournie pour cette demande qu’on m’adresse, est que mon témoignage devient indispensable aux intérêts de la vérité, comme veuve d’un « clergyman » de l’Église d’Angleterre (réduite par les rigueurs du sort à la nécessité d’accepter une condition subalterne), j’ai appris à placer les intérêts de la vérité au-dessus de toute autre considération. Je dois donc accueillir une requête à laquelle, sans cela (vu ma répugnance à me mêler de certaines affaires de famille, passablement affligeantes), j’aurais hésité à faire droit.

Je n’ai point gardé de « memoranda » relatifs à cette époque. Par conséquent, je ne saurais, à un jour près, garantir la précision d’une date. Je crois bien, cependant, ne pas me tromper en affirmant que la grave maladie de miss Halcombe commença dans la seconde quinzaine ou les derniers dix jours du mois de juin. On déjeunait tard,