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marié, et en faisant ce voyage à Todd’s-Corner, afin de s’informer d’elle, quand il aurait pu, bien plus agréablement, passer le même temps en compagnie de Laura. Puisqu’il n’a dû obéir, en tout ceci, qu’à des mobiles de pure charité, sa conduite, en de pareilles circonstances, témoigne de sentiments exceptionnellement bons, et mérite des éloges extraordinaires… Eh bien, soit !… je les lui décerne, ces éloges, — et qu’il n’en soit plus question !

« 19 décembre. » — Nouvelles découvertes dans cette inépuisable mine des vertus pratiquées par sir Percival.

J’ai abordé de loin, aujourd’hui, la proposition que je comptais lui faire de m’établir auprès de ma sœur lorsqu’elle sera revenue en Angleterre. Dès ma première insinuation à cet égard, il a saisi ma main par un geste chaleureux, m’affirmant que je venais justement de lui offrir ce qu’il comptait, de son côté, me demander comme une faveur. — « De toutes les sociétés que pût avoir sa femme, la mienne était celle qu’il désirait le plus vivement pouvoir lui assurer à jamais ; aussi me priait-il de croire qu’en lui proposant de vivre avec ma sœur, après leur mariage, sur le même pied qu’auparavant, je lui rendais un service dont il me serait éternellement reconnaissant. »

Lorsque je l’eus remercié, au nom de Laura comme au mien, des bontés qu’il avait ainsi pour toutes deux, nous en vînmes à parler de son voyage de noces, et de la société anglaise dans laquelle, à Rome, ma sœur allait se trouver présentée. Il me nomma plusieurs des amis qu’il s’attendait à rencontrer, durant cet hiver passé sur le continent. À une seule exception près, si j’ai bonne mémoire, c’étaient tous des compatriotes. Et l’exception unique était le comte Fosco.

Le nom du comte, ainsi mentionné, et la nouvelle que lui et sa femme doivent entrer en relations suivies, à l’étranger, avec nos nouveaux mariés, me présente pour la première fois, sous un jour tout à fait favorable, le