Page:Collins - C’était écrit.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
21
C’ÉTAIT ÉCRIT !

rapidité que son escorte avait peine à la suivre au pas de course.

Sir Giles et son clerc, Denis Howmore, attendaient de pied ferme les nouvelles à la banque. Le sergent entra seul dans le cabinet du banquier, afin de lui faire le récit de ce qui s’était passé. Or, la porte étant restée entr’ouverte, Iris put entendre la conversation. Sir Giles, se tournant vers le sergent, demanda vivement :

« Vous êtes-vous emparé de votre prisonnier ?

— Oui, monsieur.

— Et vous n’avez pas négligé de lui mettre les menottes, hein ?

— Faites excuse, monsieur, reprit l’agent d’un ton mal assuré, mais ce n’est pas un homme.

— Vous plaisantez ! fit le banquier avec un mouvement de surprise. Que diable ! ce ne peut être un enfant.

— En effet, monsieur, car c’est une femme !

— Comment ?

— Oui, une femme, reprit l’agent de police, et une femme jeune, s’il vous plaît ! Elle a demandé à vous parler.

— Faites-la entrer », dit le banquier.

Iris n’était pas de ces personnes qui attendent qu’on les introduise ; donc, elle entra de propos délibéré.


VI

« Que Dieu me confonde ! s’écria sir Giles. Comment, Iris mon manteau jeté sur l’épaule ! mon chapeau à la main ! Sergent, vous avez été le jouet d’une fatale erreur. C’est ma filleule…, miss Henley.

— Nous l’avons trouvée à la borne milliaire, monsieur, mais personne autre. »

Sir Giles, s’adressant alors personnellement à Iris, dit :

« Parlez ! Que cela signifie-t-il ? »

Au lieu de répondre, la jeune fille dirige ses regards vers le sergent, lequel ayant conscience de la responsabilité qui lui incombait, tenait ses yeux braqués sur le banquier. Du