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87 LE CRIBLE QUI MARCHE. La peur agrandit les objets et rend souvent épouvantable ce qui n’est que ridicule ; il y a cependant des cas où il est permis de s’effrayer, comme ceux, par exemple, où on a le malheur de voir le diable. Un paysan de la Villette, qui connaissait déjà Satan pour l’avoir vu plusieurs fois de loin, montait un soir à son grenier, en songeant au sot plaisir que prend l’ange des ténèbres à épouvanter les honnêtes gens. Il va à son tas de blé pour remplir son sac, et se retourne subitement troublé par un bruit qu’il entend derrière lui. Il a le courage d’y porter les yeux et voit son crible qui marche sur le plancher.... Il s’arrête, examine en trem- -