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prières et attendit de pied ferme avec un courage inébranlable, les êtres mystérieux qui, sans doute, ne pourraient lui nuire dans un lieu sacré et béni. À minuit, les deux fantômes parurent. Il s’attacha fortement à la croix ; mais, emporté par une force plus qu’humaine, il s’en sentit arracher et recula cent pas. Alors il fut saisi par les deux esprits qui le rouèrent de coups. Après en avoir souffert paisiblement une bonne dose, voyant qu’ils ne se lassaient pas, il se mit à en rendre, et ne frappa que du vent. Il resta sur la place, moulu et fracassé, avec promesse d’un pareil traitement le lendemain, s’il ne faisait ce qu’on exigeait de lui. Le soleil se leva enfin ; Alexandre se dressa comme il put sur ses jambes, et retourna à sa maison. Il prit la coupe, sortit sans rien dire, se fît conduire an château de Margiennes, et