Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T2.djvu/88

Cette page n’a pas encore été corrigée

80

Il le fit avec assez de variété, et contenta la société entière. Cependant il était dans un étonnement extrême de tout ce qu’il voyait. Les convives faisaient des cérémonies bizarres et singulières ; leur chef ne disait pas un mot ; les mets qu’on servait ne lui étaient aucunement connus ; il n’apercevait point de sel sur la table, et le pain lui paraissait d’un bis foncé : toutes ces circonstances, jointes à celles du chapelet, lui firent soupçonner qu’il pouvait bien se trouver au sabbat. Tandis qu’il s’occupait de cette pensée, une vieille dame lui offrit à boire dans une coupe d’or pur, et lui dit galamment qu’en sa qualité de musicien, il devait aimer la bouteille et les dames. Il répondit comme il le devait à ce propos honnête, et vida sa coupe d’une rasade, en louant beaucoup le vin. Après quoi il reprit