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Son maitre avait mené la veille plusieurs voitures de fumier dans un champ en friche, qu’il voulait cultiver et ensemencer à la saison prochaine ; il l’envoya donc ce jour-là à sa pièce de terre, en lui disant qu’elle irait à la fête, lorsqu’elle aurait dispersé soigneusement tous les tas de fumier, qui en couvrant la surface de son champ, devaient l’échauffer et le rendre fertile. Marguerite prit sa fourche et partit sans répliquer. Mais, quand elle vit l’ouvrage qu’elle avait à faire, elle reconnut aisément qu’il ne serait achevé qu’à la nuit, et qu’il lui fallait renoncer au plaisir de danser delà journée. Elle n’en commença pas moins, en soupirant, sa besogne. Au bout d’un quart d’heure, elle aperçut, venant à elle, un étranger d’assez bonne mine, vêtu d’écarlate, coiffé d’un grand chapeau à cornes,