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plusieurs jours d’un jeune rigoureux avait à peine conservé un reste de forces. Sa démarche fut aussi infructueuse que celle de la veille. « Eh bien ! monstre ! cria-t-il à son frère, ton père va mourir ; je sens que je » ne tarderai pas à le suivre, et nos âmes indignées viendront te reprocher ton crime. » Il alla ensuite implorer le secours, de ses autres parens ; et partout il trouva le tableau de l’affreuse indigence, et la mort embarrassée du choix de ses victimes. Claude était le plus riche du village et le seul qui put sauver les malheureux qui l’habitaient. La plainte s’évanouissait à la porte, de son repaire, et sa lâche avarice ne laissait que la tombe à ceux qu’il pouvait empêcher de mourir. Antoine, en rentrant chez lui, trouva son père si affaibli, qu’il n’eut que le temps de recevoir son dernier soupir,