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de ce barbare lui représenta son père à l’agonie, et la faim, de ses dents aiguës, déjà prête à trancher douloureusement des jours que quatre-vingts hivers rendaient respectables et sacrés pour un fils ; il prit Antoine par le bras, le reconduisit à sa porte qu’il ferma sans répondre un mot de plus. Le malheureux retourna à lu chaumière paternelle, il épargna au vieillard le récit de la dureté de Claude, lui fît entendre qu’il espérait lui apporter le lendemain quelques alimens et se jeta sur une botte de paille, où il passa la nuit à gémir. Le père, à demi-expirant, l’appela le lendemain de grand matin, et lui demanda si son fils, son autre fils l’avait entièrement abandonné. Antoine lui répondit qu’il allait le trouver et qu’il ne tarderait pas à revenir. Il se traîna jusqu’il la maison de Claude, car son corps affaibli par