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étaient presque entièrement détruites par les fréquentes inondations, et la famine s’avançait à grands pas, avec l’hiver et la mort. Claude avait encore recueilli, dans ses immenses propriétés, de quoi alimenter abondamment cent familles. Mais non content des richesses qui se reproduisaient chez lui tous les mois, et de ce qu’il avait su amasser ; par ce calcul affreux de l’inhumanité et de la plus noire avance, il résolut de garder ses grains jusqu’au retour du printemps, espérant les vendre plus cher, quand les autres greniers seraient vides. Son frère qui avait repoussé la pensée de recourir à lui, tant qu’il avait pu gagner de quoi acheter du pain, manqua bientôt d’ouvrage. Dans une misère générale, les ateliers se ferment, les moyens d’existence s’éteignent pour le malheureux, les