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qu’il se vit riche, il crut qu’il ne lui convenait pas d’habiter avec eux, leur ordonna de rester dans la maison paternelle et déclara qu’il voulait vivre seul. Il acheta ensuite des terres, et se vit, en peu de temps, maître d’une fortune énorme, sans que personne pût savoir comment il l’avait acquise. Ses richesses augmentèrent la dureté naturelle de son cœur, et bien qu’il pût mettre, sans se gêner, son père et son frère à leur aise, il ne leur porta aucun secours, et leur dit qu’ils devaient travailler comme lui pour pouvoir se suffire. Le père serait probablement mort de misère, si le travail de son fils cadet n’eût soutenu ses vieux jours. Cependant il survint une disette ; la grêle avait ravagé les moissons, et détruit en. une heure l’espoir et les travaux d’une année ; les récoltes