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rien et demande à souper ; on le conduit dans une chambre puante, où on lui sert une omelette, du vin, et on le laisse en emportant la clef. Cette nouvelle circonstance achève de l’épouvanter. Il examine sa chambre, cherche à en sortir ; mais il n’y a qu’une fenêtre, et le volet en est solidement fermé au dehors : le bruit pourrait le trahir. … Il va à son lit qui n’a point de rideaux ; il regarde le dedans de l’alcôve et aperçoit au-dessus du traversin un grand trou dans le plancher, fermé avec des planches mal jointes. Le malheureux Juif croit alors toucher à sa dernière heure ; il se promène avec agitation, et sent auprès de la cheminée une espèce de trappe qui fléchit sous ses pas. Après avoir long-temps hésité, il la lève . c’est un trou qui renferme une vingtaine de cadavres nus.... « Grand Dieu ! dit-il en lui-même, je suis perdu !... père