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déterminé des trois assassins et le mit en un instant hors d’état de nuire. Les deux autres qui craignaient pour eux le même sort, ne lui laissèrent pas le temps de venir sur eux, et lui lâchèrent leurs pistolets dans la tête. Mais cette diversion donna au Juif le moyen de s’échapper. Il se coula le long des arbres qui bordaient la route ; et, dès qu’il se crut assez éloigné du danger, il se coucha dans un fossé rempli d’herbe, ou plutôt il y tomba à demi-mort ; car la frayeur avait glacé ses sens et l’avait privé de toutes ses forces. Il attendit là en tremblant que le ciel daignât le secourir, et il eût encore le surcroît d’alarme, d’entendre les deux brigands passer plusieurs fois tout près de lui, le cherchant avec des juremens et des imprécations effroyables. Enfin, quand tout fut rentré dans le calme et qu’il se crut bien seul, il