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son service dans mes jeunes années. Il n’était point marié. Un soir qu’il se baignait pendant un beau clair de lune, il aperçut à quelques pas de lui une jeune personne qui se noyait : voler à son secours, la saisir, la sauver, tout cela ne fut qu’un mouvement. La jeune fille était belle, il l’épousa ; mais elle aimait la solitude, et il vint avec elle habiter ce séjour, devenu si fameux. Son épouse lui donna un fils ; mais à peine fut-il venu au monde, qu’elle disparut avec lui. Les sages du temps, consultés là-dessus, répondirent que mon maître, en croyant épouser une femme, avait épousé un démon succube ; et ils devinèrent juste. Cette nouvelle le frappa tellement, qu’il jura de passer désormais ses jours dans un éternel célibat. Ses plus douces occupations étaient depuis lors, la chasse et la pêche. Un jour que je parcourais avec lui la forêt voisine.