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rudes épreuves. Il est inutile de dire qu’il ne dormit point ; d’ailleurs, il n’en eut pas le temps, car à peine fut-il couché auprès de l’enchanteur, que le bruit des chaînes leur fît lever la tête. Le spectre dont ils occupaient le lit parut devant eux et s’écria ; « Malheur à qui trouble ceux qui reposent dans le sein de la mort !... » Et, comme on ne lui répondait pas, il s’avança vers les deux étrangers pour leur tordre le cou. — Arrête, dit d’une voix forte l’intrépide magicien ; je t’ordonne de me dire qui tu es ? ce que tu veux ? d’où tu viens ?... Le spectre étonné trembla devant son maître ; et, reconnaissant que toute résistance était vaine, il parla en ces termes : — Pourquoi me forces-tu à rompre le silence que je garde depuis cent ans ?... Je me nomme Lenderbonn ; celui qui fonda ce château me prit à