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chat à trois têtes, se campa fièrement devant le dragon dans la posture d’ordonnance et récita les mots mystérieux. Le gardien satisfait, et ne regardant plus l’étranger comme un profane, laissa tomber une des boîtes. Agrippa se baissa pour la ramasser. Mais, à la vue d’un petit serpent qui faisait plusieurs cercles à l’entour et lui sifflait au nez d’un air mutin, il recula lestement et sentit un mouvement de frayeur. À l’instant, le serpent se développa, devint gros comme une poutre et long de plusieurs aunes, et courut sur le chercheur de graisses pour l’étrangler. Agrippa se ressouvint fort heureusement de ce qu’il avait à faire. Il plaça les mains et dit les paroles, en faisant la grimace, et le serpent s’évanouit en fumée. Il fallait que cet homme-là fût bien intrépide ; car, malgré toutes les peurs