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plaça donc bien vite à table, et mangea de la bonne façon. Ce qui le surprit, c’est que tous les mets étaient à la sauce blanche et qu’il était servi par des farfadets qui se rendaient à tout instant invisibles et ne répondaient à aucune de ses questions. Quoiqu’il soit assez rude à un honnête homme de perdre ainsi ses paroles, Agrippa n’en étranglait pas moins ses morceaux et buvait le vin blanc à plein verre. Après qu’il eut dîné, il entendit un grand coup de tonnerre, et vit entrer, au milieu des éclairs les plus brillans, une troupe de chats, gros comme des bœufs, ayant chacun trois têtes, et une housse de damas violet sur la croupière. Ils marchaient deux à deux, en bon ordre, et précédaient le palanquin de la femme blanche. Ses vêtemens, ses yeux, sa figure, ses mains, ses cheveux, étaient d’une blancheur