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le disait égal en pouvoir à Luther et au grand Agrippa, parce qu’il obligeait le maître des sabbats, en personne, à lui tenir la chandelle pendant qu’il écrivait, et la cuvette lorsqu’il se lavait la barbe.

On prétendait alors que l’élève serait bientôt plus redoutable que son maître, pour les habitans cornus de l’enfer ; mais on le disait tout bas ; car on craint, avec juste raison, de se mettre à dos les gens qui ont le diable à leurs ordres et les esprits dans leurs manches.

Quand il vit qu’il était destiné à aller chanter l’épitre, il ne se mit point en fureur, ne murmura pas même, bien sûr de faire son voyage en moins de deux heures. Le jour de Pâques arriva ; et, comme il ne sortait point depuis neuf jours, on le croyait à Rome déjà sur les marches du lutrin, et se disposant à