Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T2.djvu/181

Cette page n’a pas encore été corrigée

173

il y avait à ce sujet des querelles et des plaintes, bien qu’on dédommageât l’envoyé de tous les frais de route. De sorte qu’après vingt ans d’hésitation, on tint conseil et on décida que le sort nommerait à l’avenir le pèlerin. On en fit l’essai sur-le-champ, et le plus jeune de la compagnie fut obligé cette année- là de remplir une mission qui n’avait pas pour lui le moindre attrait. Il partit cependant, chanta l’épitre, et revint d’assez mauvaise humeur.

Le sort tomba, l’année suivante, sur le chanoine Hippolyte, homme de poids dans son métier, habile à se tirer d’un mauvais pas et se servant du diable, comme de sa mule, pour faire ses courses et ses voyages.

Il avait appris l’art d’évoquer les démons d’un fameux nécromancien allemand, à qui Belzébuth lui-même n’aurait osé résister ; tellement qu’on