Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T2.djvu/178

Cette page n’a pas encore été corrigée

170

tres, et c’est comme cela qu’il enrichit ses gens ; j’en saurai bientôt plus long. »

L’abbé se décida à épier le sorcier, le premier jour qu’il courrait le loup-garou. Le soir du vendredi étant venu, il le guetta, le reconnut, le suivit et vit avec effroi toutes les malices qu’il faisait aux pauvres gens de l’endroit, cassant les vitres de l’un, les assiettes de l’autre ; jetant à celui-ci un chat noir par la cheminée, à celui-là un crapaud par un trou du plancher, etc. Quand l’horloge sonna minuit, le loup-garou prit sa course et sortit du bourg avec tant de rapidité que le clerc avait bien de la peine à le suivre.

Enfin il s’arrêta auprès d’un gros arbre, où arrivaient de toutes parts des loups-garoux de l’un et l’autre sexe. Après quelques caresses préliminaires, ils reprirent tous la forme humaine, et le plus vieux de la troupe ayant fait