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des médecines à des gens bien portans ; ailleurs, il donnait des philtres ; il nouait l’aiguillette ; il ôtait la paix des ménages, en empêchant les époux de s’approcher ; en un mot, le mécontentement devint si général dans le bourg, qu’on fit une requête aux juges du canton.

On ne désignait pas précisément l’homme : on n’avait que des soupçons ; et comme les soupçons ne sont pas tout-à-fait des preuves, les juges ayant lu la plainte, envoyèrent sur les lieux un jeune clerc muni de pleins pouvoirs contre Satan. Il se rendit promptement au bourg infesté, et s’aboucha avec le curé qui confirma les dépositions de toute la paroisse.

Il se lit donc apporter l’eau bénite et le livre des conjurations ; il prononça à haute voix une oraison toute- puissante qui forçait le diable à comparaître : le diable comparut.