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avait une épaisse barbe fourchue, tirant sur le jaune, un tapabor en pain de sucre sur la tête, une petite queue de lézard et deux pieds de bouc ; son front était décoré de deux cornes bien effilées : cette dernière circonstance lui fît présumer que ce pouvait être un diable ; et il suspendit son jugement, sachant par expérience, que, comme la dit sagement Ésope, un vase ridicule et difforme peut contenir une liqueur excellente. Le voyageur s’avança donc et demanda au nain s’il pouvait lui indiquer sa route. — « Certainement, répondit-il, je suis le petit diable que vous appelez, vous autres, maître Martinet ; c’est moi qui remets les gens dans le bon chemin, et surtout ceux de ton espèce. Viens, et sois tranquille. » En même temps, il prit Agrippa par la main, et après l’avoir fait mar-