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Hélas ! répondit-elle, il n’y a plus d’espoir. Mon père a parlé... — Et vous aurez la barbarie de lui obéir ? — Que puis-je faire ? Ses ordres sont absolus. — Absolus ! dites-vous ? .. ah ! je le vois trop, vous ne m’aimiez point, perfide ! — Moi, ne point vous aimer ! puisse le ciel m’anéantir à vos yeux, si quelque autre vous est préféré dans mon cœur. — Eh bien !... Odoard mourra !.. — Grand Dieu ! oseriez-vous ?... — Oui, il mourra, ou je mourrai moi-même, s’il me faut renoncer à votre amour. — Imprudent, voudriez-vous me perdre ?... Si vous l’otiez du monde, pensez-vous que mon père laissât impuni un crime que l’amour de sa fille aurait causé ? Non, une captivité éternelle serait désormais mon partage.... Tentez plutôt de fléchir mon père. Mais je crains bien que rien ne puisse changer ses résolutions. »