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jours témoignée, raniment un peu mon espoir. C’est cette estime, seigneur, qui me fait croire que je ne vous offense point, en sollicitant l’honneur de devenir votre fils. »

Berglas lui répondit avec bonté que la fortune devait se taire devant le mérite, et qu’il ne serait jamais plus heureux que quand il le verrait à l’autel avec sa fille. Ces paroles transportèrent le sensible Odoard. Il courut annoncer son bonheur à Mœlina qui le reçut avec la plus grande froideur. Il attribua son maintien embarrassé à la modestie, et se retira le plus heureux des hommes.

Roger fut bientôt instruit de ces dispositions ; il en devint furieux. « Quoi donc ! s’écria-t-il, un misérable l’emportera sur moi !... »

Aussitôt il se rendit au château de Berglas : « Serait-il vrai, belle Mœlina, que je vais vous perdre ? —