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craignant que sa fille ne fît un choix, qu’il était déjà trop tard de prévenir, lui annonça ses projets sur Odoard. L’autorité paternelle et le caractère inflexible de Berglas ôtaient à sa fille toute idée de réplique. Elle se tut, et son respectueux silence laissa croire que son cœur se soumettait sans regrets. « Aimez Odoard, chérissez-le, ma fille, et regardez-le d’avance comme votre époux ! dit Berglas en quittant Mœlina. »

Quelques jours après, Odoard, sûr des bonnes grâces du père, et n’osant douter de l’estime de sa fille, se présenta devant le comte de Berglas, et lui parla en ces termes :

« J’ose peut-être trop, seigneur, en recherchant une alliance que la fortune semble m’interdire. Cependant la noblesse de votre âme, votre amour pour la vertu et la généreuse estime que vous m’avez tou-