Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T2.djvu/15

Cette page n’a pas encore été corrigée

7


Mais le quatrième jour, quand il voulut se remettre en marche, il eut faim ; et n’ayant rien pour l’apaiser, il se sentit affaiblir étrangement et se repentit de sa gourmandise. Néanmoins comme les aboiemens immodérés de son estomac redoublaient, et qu’il se désespérait de perdre ses forces à chaque pas, il s’arrêta pour méditer à ce qu’il devait faire, et chercher des yeux quelque aliment dans la vaste plaine où il se trouvait. Mais il ne découvrit rien, qu’une petite poule noire qui venait à lui à tire d’aile et s’abattit à ses pieds. Agrippa, comprenant ce que cela signifiait, lui tordit le cou, l’ouvrit, goba un œuf qu’elle avait dans le corps, et qui le restaura merveilleusement ; puis creusant un trou, il enterra la poule à un pied de terre, en prononçant certaines paroles qu’il savait depuis long-temps. Aussitôt un