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vaincus par lui avaient apporté leur épée aux pieds de sa dame, et sa vue leur causait tant de charme qu’ils bénissaient le destin de la leur avoir procurée. Tandis que Sigisbert travaillait ainsi à mériter l’estime d’Ulric et l’amour d’Odélie, Childéric vint à Alboflède. Rien n’était plus aimable que la figure de Childéric ; rien de plus prompt à s’enflammer que son cœur ; rien de moins durable que sort amour. Il voyait aujourd’hui une jeune beauté ; il oubliait aussitôt ses amours de la veille ; il tentait une nouvelle conquête ; il cherchait à plaire, et il ne plaisait que trop souvent. En un mot, il était la terreur des maris et des pères. Il vit Odélie, fut épris de ses attraits, lui avoua son amour naissant, et demanda du retour. Mais Odélie n’était point coquette, comme les