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127 LES DEUX IVROGNES.

Deux paysans périgourdins étaient à boire ensemble au cabaret. La conversation ayant roulé sur divers objets, vint à tomber sur l’immortalité de l’âme. Quoique ce fût au seizième siècle, l’un de ces deux ivrognes doutait déjà de l’existence de son âme. Il est vrai que l’autre ne donnait pas de même dans l’incrédulité. « Parbleu, dit-il à son compagnon ; tu serais un mécréant indigne, si tu reniais ta foi, comme tu le dis. Adam avait une âme, vois-tu, et si tu n’en avais point, tu n’aurais pas, aussi-bien que lui, l’envie de tâter du fruit défendu. — Que j’aie une âme, ou que je n’en aie point, répondit Thomas, je m’en moque comme de mes