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maîtresse ou son souper, ayant tout exprès fait conduire le jeune homme auprès d’elle ; mais le père ne répondit que ces mots : « Ou décide-toi bien vite, ou je me tiens quitte à ton égard, aussi-bien que Narbal que je prends sous ma protection. — Allons, dit Pierre d’Apone, puisqu’il est ainsi, donnez-moi donc trois douzaines d’œufs ; car vous savez que j’ai toujours eu un faible pour les omelettes. » La demande était si raisonnable qu’on se hâta de faire cuire les trois douzaines d’œufs. Pierre d’Apone les avala sans inviter personne à en prendre sa part ; après quoi, il salua la compagnie, et s’envola avec les sept lutins qui l’escortaient. Narbal rassuré épousa sa cousine. On dit que depuis il n’osa plus parler aux bergers, ni voyager seul ; et la maison de la jeune fille se nomma la maison de l’Omelette.