Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/92

Cette page n’a pas encore été corrigée

76


terre qui s’entr’ouvrait pour leur passage et se refermait derrière eux. Après une marche de peu de durée, mais pénible, ils entrèrent dans les cachots d’une vieille tour, où Raoul avait conduit Léontine. Robert l’aperçut assise sur une pierre, liée de chaînes pesantes, et gardée par son ravisseur, qui dormait à ses pieds sous sa figure naturelle. Son amant transporté vola à ses genoux, et lui prit la main qu’il couvrit de baisers. On juge qu’elle fut la joie et l’étonnement de la jeune princesse ; elle se crut sauvée en revoyant son chevalier, et lui apprit que le monstre, après avoir perdu ses états, était venu à Nevers pour y exercer quelque vengeance, qu’il l’avait vue, et qu’il avait pensé ne pouvoir mieux affliger le comte son père, qu’en lui enlevant sa fille unique ; qu’il avait conçu pour elle le plus violent amour, et qu