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Dès qu’il fut jour, les parens de Julie entrèrent dans sa chambre pour parer leur victime et la conduire à l’autel. Mais Dieu ! quel fut leur effroi, quand, sur un lit ensanglanté, ils ne trouvèrent plus qu’un corps pâle, défiguré, et glacé par la mort. Toute la maison retentit de cris et de lamentations ; et les apprêts de noces se changèrent en funérailles. Ernest et son père, effrayés, repartirent sur-le-champ pour Marseille ; et le père de Julie pleura sur les suites déchirantes de sa funeste ambition. Mais quand Alphonse apprit cette affreuse nouvelle, quand on lui eut dit que son amante s’était donné la mort, il tomba dans un délire épouvantable. « C’en est trop, s’écria-t -il, elle a eu le courage de me précéder dans la tombe ; et moi, lâche, j’oserais encore lui survivre un instant.... » En même temps, il voulut attenter