Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/56

Cette page n’a pas encore été corrigée

40


Cette triste journée s’écoula aussi lentement qu’un jour de deuil pour les malheureux amans, et Julie ne put sortir de sa chambre. Alphonse erra tout le jour, morne, agité, portant la mort et la rage dans les yeux, et cherchant son amante ou son rival. Il ne rencontra ni l’un ni l’autre. Quand la nuit parut, il porta ses pas vers la maison de son amante ; et le chien qui gardait la ferme, reconnaissant l’ami de sa jeune maîtresse, courut au-devant de lui et le caressa. « Pauvre animal ! dit Alphonse, combien ton cœur est au-dessus du cœur de l’homme ! celui qui possède ton attachement ne craint pas de le perdre.... » En disant ces mois, il s’avança, en tremblant, sous la fenêtre de Julie. Il prêta l’oreille ; les sanglots déchirans de son amante parvinrent