Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/45

Cette page n’a pas encore été corrigée

29


à sa divertir, mais leur procédé me racommode avec eux. » Et il prit un morceau qui lui semblait succulent et qu’il porta à sa bouche ; il en savourait la délicieuse odeur et se réjouissait d’avance à le manger, lorsqu’en touchant ses lèvres, le morceau s’envola et disparut vers le milieu de la chambre, s’engloutissant sans doute dans la bouche d’un de ces invisibles, qui se prit a rire à gorge déployée en avalant ce que notre homme croyait si bien tenir. L’officier trouva le tour un peu fort et voulut ranimer son courage consterné, avec le vin qui avait l’air délicat. Hélas ! il n’eut pas non plus la consolation d’y toucher. Sitôt qu’il tint le verre entre ses dents, le vin en sortit avec beaucoup de subtilité, lui passant sous la moustache, sans entrer dans sa bouche. Il fit de nouveaux efforts sans pouvoir rien manger, ni