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Le curé sentit bien que toute résistance devenait inutile, c’est pourquoi il eût recours à un autre moyen. Adressant donc la parole à son ennemi, d’un ton moins impérieux, il lui représenta qu’il avait agi avec fraude, qu’il n’était époux d’Antoinette que par surprise, que la surprise était condamnée par les lois divines et humaines, et que néanmoins on ne le tourmenterait pas plus long-temps, s’il consentait seulement à différer un peu son enlèvement ; qu’on ne lui demandait que de laisser Antoinette en paix, pour faire au moins ses adieux, jusqu’à ce que la bougie, qui était allumée dans la chambre, fût consumée. Le diable, après un moment de silence, consentit à ce dont on le priait, et le curé triomphant éteignit la bougie, l’enveloppa dans trois serviettes, et la plongea dans l’eau bénite. Le démon stupéfait fut obligé de se reti-