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La neuvième nuit, l’amant inconnu ne manqua pas de paraître, aussitôt que minuit sonna. Il s’approcha du lit d’Antoinette qui ne dormait point. Elle le vit avec transport, et il lui fit répéter le serment de l’aimer toujours. Ensuite il lui en demanda le plus précieux gage. Antoinette ne le comprit point ; et le jeune homme, après l’avoir enivrée de baisers profita d’un moment de faiblesse, et lui ravit cette fleur, qu’on ne peut cueillir qu’une fois. Antoinette, revenue de son égarement, eut honte d’elle-même, et voulut repousser son séducteur ; mais il la consola si tendrement, qu’elle s’oublia une seconde fois ; et ils passèrent la nuit dans les plaisirs les plus doux. L’amant se retira avant l’aurore, et la jeune fille ne put encore voir ce qu’il était devenu. Elle se leva bientôt, agitée, interdite, et s’enferma, tout le jour, dans