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tait pour la première fois, et qui croissait de minute en minute ; elle se recoucha ensuite ; mais le sommeil n’approcha plus de ses yeux. Elle passa la journée suivante, silencieuse, triste, et ne se reconnaissant plus. Elle ne dit rien du jeune homme ; apparemment qu’il lui avait recommandé d’être discrète, ou, s’il ne l’avait pas fait, c’est qu’il jugeait cette précaution inutile, d’après la conduite qu’il avait tenue avec elle. Il revint la nuit suivante, se montra plus tendre encore ; et ce manège dura huit jours, sans qu’Antoinette sût le nom de son amant. Son amour n’en était pas moins devenu terrible ; elle perdait le repos, ne mangeait presque point, et tressaillait à tout instant. Tout le monde s’en aperçut ; et, selon la coutume, chacun de ses prétendans se flatta en secret de lui avoir inspiré cette passion.